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Le CrossFit ®* est-il dangereux ?

Par Arnaud - Le 25 avril 2023

le crossfit est-il un sport dangereux
Crédit : Bertrand Wendling

Soyons honnêtes, toute activité physique comporte un risque de blessures qui, dans certains cas, peuvent être grave. Des études scandinaves ont montré que les blessures sportives représentent 10 à 19% de toutes les blessures aiguës observées dans un service d’urgence. 

Dans des sports comme le football, le basket-ball et le volley-ball, les ligaments qui aident à stabiliser l’articulation du genou sont les plus touchés, en particulier chez les athlètes de 15 à 25 ans, où les femmes sont 3 à 5 fois plus susceptibles de souffrir de ce type de blessure. Malheureusement, les conséquences des blessures liées au sport vont au-delà des performances athlétiques et se traduisent par une augmentation de l’absentéisme au travail et un risque de dommages physiques à long terme. Il n’est donc pas étonnant que les blessures sportives soient une grande source d’inquiétude pour les athlètes, leurs proches et la société.

Le CrossFit ®* a été conçu pour être un programme complet de musculation et de conditionnement physique. Pour certains, le CrossFit ®* est une forme d’entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT). Pour d’autres, le CrossFit ®* est un sport de remise en forme qui sert non seulement à remporter des compétitions mais aussi à l’amélioration des conditions physiques générales. Quoi qu’il en soit, le CrossFit ®* a la particularité de combiner des exercices de haute intensité avec des mouvements fonctionnels, ce qui en fait une discipline très exigeante sur le plan technique, en plus de la grande endurance physique requise. La combinaison de ces facteurs peut s’avérer risquée pour les athlètes en début de parcours de remise en forme et pour le grand public en général.

Comment les facteurs de risque de blessures sportives sont-ils mesurés ?

Lorsque l’on étudie les facteurs de risque des blessures sportives, l’objectif est d’abord de déterminer les blessures sportives qui constituent une menace pour la santé des athlètes, puis de mettre en place des mesures de prévention de ces blessures. Pour ce faire, deux facteurs sont pris en compte : les facteurs de risque (les raisons pour lesquelles un athlète peut se blesser) et la manière dont les blessures se produisent (les mécanismes de la blessure). Les chercheurs ne s’accordent guère sur les causes d’une blessure, car de nombreux facteurs de risque entrent en jeu, comme nous le verrons plus loin. Il est nécessaire d’effectuer davantage d’études avec une conception appropriée et des échantillons de taille suffisante pour affirmer les risques liés à un sport en particulier, notamment le CrossFit ®*. Cependant, le modèle suivant peut nous donner une idée sur la manière dont de multiples facteurs interagissent pour produire des blessures sportives.

Le modèle de Meeuwisse divise les facteurs de risque en deux principales catégories : les facteurs internes (ou intrinsèques) liés à l’athlète et les facteurs externes (ou extrinsèques) liés à l’environnement. Les facteurs de risque internes augmentent le risque de blessure mais n’en sont pas la cause. Les facteurs externes sont des facteurs qui facilitent l’apparition de blessures.

Facteurs de risque internes :

  • Âge 
  • Le sexe
  • Composition corporelle (poids corporel, masse grasse, taille, forme et capacités fonctionnelles de la personne)
  • Santé (antécédents de blessures, instabilité des articulations)
  • Condition physique (force musculaire, puissance, consommation maximale d’oxygène, amplitude de mouvement des articulations)
  • Anatomie
  • Niveau de compétence (technique spécifique, stabilité posturale)

Facteurs de risques externes :

  • Facteurs humains (coéquipiers, adversaires, juges/arbitres)
  • Équipement de protection (ceintures, protège-tibias, etc.)
  • Équipement sportif (haltères, barres, etc.)
  • Environnement (conditions météorologiques, type de sol et de pelouse, entretien)

Cependant, il ne suffit pas d’identifier les facteurs de risque internes et externes des blessures sportives. Il faut aussi en comprendre les causes et les mécanismes. Meeuwisse a ajouté au modèle ce qu’il a appelé l’événement déclencheur des blessures sportives, à savoir : le mouvement de l’articulation (cinématique, forces et moments articulaires), la situation de jeu (compétence exécutée) et le programme d’entraînement.

En CrossFit ®*, les événements déclencheurs peuvent être classés comme suit :

Mouvement articulaire : Le programme CrossFit ®* implique une multitude d’éléments des sports de gymnastique et d’haltérophilie.

Situation de jeu : L’entraînement CrossFit ®* consiste en différents exercices visant à maîtriser diverses compétences physiques (par exemple les deadlifts, grimper à la corde, les sports traditionnels, le déplacement de charges importantes sur de longues distances).

Programme d’entraînement : les exercices sont exécutés soit en fonction du temps, soit en fonction du nombre maximum de répétitions, et peuvent être effectués individuellement, avec un partenaire ou en groupe. Un autre format consiste à effectuer un nombre déterminé de répétitions toutes les minutes, à la minute près, ou dans un autre intervalle chronométré. 

Tous ces événements déclencheurs relatifs au CrossFit ®* diffèrent en fonction de la condition physique propre à l’athlète, du lieu d’entraînement, de l’intensité, de la durée, de l’organisation des séances et de la complexité.

En résumé, les risques de blessures dans le CrossFit ®* n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies. Mais si nous adoptons le modèle de Meeuwisse pour analyser les facteurs de risque qui pourraient conduire à une blessure pendant le CrossFit ®*, nous pouvons dire que les trois niveaux : interne, externe et catégories d’événements déclencheurs ; sont tous ensemble impliqués dans la détermination de l’exposition aux blessures. C’est l’interaction de tous ces facteurs de risque et événements multiples qui expose un athlète CrossFit ®* à un risque de blessure et pas seulement la méthodologie CrossFit ®*.

Quelles sont les blessures les plus courantes en CrossFit ?

Les études antérieures montrent que les blessures aux épaules, à la ceinture scapulaire et à la colonne vertébrale (en particulier la région lombaire) sont prédominantes dans le CrossFit ®* et nécessitent une attention particulière de la part des médecins et des coachs. Les chercheurs ont également conclu que le risque de blessure en CrossFit ®* est similaire à celui d’autres sports tels que l’haltérophilie olympique et la gymnastique, et inférieur à celui des sports de contact compétitifs tels que le rugby à XV. Nous vous conseillons aussi ces 4 erreurs à ne pas faire pour éviter les blessures en CrossFit ®* !

Chez les femmes pratiquant le CrossFit ®*, la prévalence de l’incontinence urinaire (IU) (involontaire) est importante. Par exemple, dans une étude en ligne basée sur la population CrossFit ®* et portant sur 551 athlètes féminines, 29,95% d’entre elles ont déclaré souffrir d’IU. La plupart des femmes souffrant d’IU ont déclaré avoir perdu de l’urine pendant au moins un exercice (16,70%). Les exercices les plus fréquemment cités comme étant à l’origine de la perte d’urine sont le double-under, le single under et les box jumps.

Par ailleurs, le risque de blessures peut être plus élevé chez les débutants que chez les athlètes CrossFit ®* expérimentés. 

Attention ! En CrossFit ®*, les blessures antérieures augmentent également le risque de rechute, ce qui est conforme au modèle de Meeuwisse et devrait également être pris en compte pour prévenir les blessures à long terme.

Ok, le CrossFit ®* est aussi risqué que d’autres sports similaires, mais quelle est son efficacité réelle ?

La réponse purement technique est que l’efficacité de l’exercice est probablement mieux mesurée en termes de nombre total de calories que vous brûlez. Par conséquent, l’efficacité de l’exercice en termes de calories brûlées par unité de temps est communément mesurée par ce que l’on appelle le score d’équivalence métabolique (MET). Cette méthode permet de classer tous les exercices que vous pourriez imaginer faire, du plus intensif au moins intensif. L’échelle commence à 1, c’est-à-dire au repos. Dans les échelles standard, les activités qui se trouvent tout en haut sont la course à pied et le football. L’échelle descend ensuite. Ainsi, la course à pied est à dix, le basket-ball à huit, le jogging à sept, l’haltérophilie à six et le golf à quatre et demi. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il y a aussi des activités sur la liste qui sont des tâches du quotidien, comme le jardinage qui est à six. Le niveau MET du workout CINDY est de 9.5, ce qui la classe dans la catégorie « intensité vigoureuse » selon les directives HRmax de l’American College of Sports Medicine. 

Une autre façon de mesurer l’efficacité d’une activité physique est de mesurer l’intensité avec laquelle elle est pratiquée. Un certain nombre d’études ont examiné différentes formes d’entraînement par intervalles à haute intensité et ont constaté, par exemple, que l’on peut faire une minute de vélo intense et une minute de vélo beaucoup plus facile. Et si vous faites 10 de ces intervalles, vous obtenez essentiellement les mêmes changements physiologiques que si vous faites environ 90 minutes ou même deux heures d’un workout d’endurance basique où vous faites simplement du vélo. Le HIIT signifie simplement que vous y allez à fond, très vite, pendant une brève période de temps, puis vous faites une courte pause, et vous refaites la même chose. Il semble très clair que ces exercices intenses peuvent améliorer votre condition physique et votre santé tout autant que des exercices beaucoup plus longs. Mais ils doivent être durs. Ils doivent faire mal !

Le CrossFit ®* est une forme d’entraînement par intervalles de haute intensité, comparable à d’autres exercices de haute intensité. Il augmente la consommation maximale d’oxygène, la force, l’endurance et améliore la composition musculaire (masse maigre). L’une des principales caractéristiques du CrossFit ®* est que les exercices sont exécutés rapidement et de manière répétitive, avec un temps de récupération limité, voire inexistant, entre les séries. Alors oui ! Ça fait mal et ça brûle, mais de manière saine.

Conclusion

Vous savez, il y a beaucoup de questions auxquelles nous aimerions que la science du sport réponde. Mais parfois, la communauté scientifique ne leur accorde pas suffisamment d’importance ou les études réalisées portent sur de petites populations dont les résultats ne peuvent pas nécessairement être considérés comme significatifs et généralisables. Ainsi, au lieu de suivre des informations trompeuses, nous vous encourageons à adopter le concept d’auto-expérimentation car, en fin de compte, si cela fonctionne pour vous, ce qui fonctionne pour les autres n’est pas vraiment important. Ce qui compte, c’est ce qui fonctionne pour vous et votre parcours personnel de remise en forme. 

Si vous cherchez à éviter les blessures liées au sport, passez en revue les facteurs internes et externes dont nous avons parlé dans cet article afin de minimiser votre exposition à ce risque. Plus particulièrement, si vous êtes un débutant en CrossFit ®*, suivez des programmes de base, également appelés programmes de montée en puissance, pour développer votre technique avant d’augmenter les poids et parlez à votre médecin et à votre coach de votre condition physique et de vos antécédents médicaux. Entraînez-vous dans des boxs Affiliées ayant des entraîneurs qualifiés. Enfin, augmentez la portée et l’intensité de vos workouts lentement et prudemment en suivant les conseils de votre entraîneur. Amusez-vous bien !

Source: Thebarbellbeauties.com

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