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Contrôler ses émotions en haltérophilie

Par clement - Le 3 avril 2018

Par Greg Everett

« Les émotions sont comme des pensées, l’utilité en moins. »

« Gardez vos sentiments bien à l’intérieur de vous, c’est là où ils doivent rester. »

« Je m’en fous de vos sentiments. »

Toutes ces petites phrases, je les ai dites à mes athlètes à un moment donné. Bien sûr, c’était pour plaisanter. Enfin, presque.

Les émotions sont comme l’appendice. Nous en avons tous un, et même si nous ne savons pas à quoi cela sert et pourquoi nous en avons besoin, elles sont toujours là, et parfois elles explosent et créent beaucoup de peine et de tracas au moment où nous devons faire certaines choses importantes dans notre vie.

Avant que vous arrêtiez de lire cet article en poussant un grand soupire, je dois vous prévenir que je suis en train d’exagérer les choses pour attirer votre attention. Oui, j’apprécie les émotions. Je ne suis pas sociopathe, je ne veux pas non plus que mes haltérophiles le soient. J’apprécie les émotions positives comme n’importe quel autre être humain raisonnablement bien fait et je ne les abandonnerai jamais pour éviter les émotions négatives… bien que si vous y pensiez, si vous n’aviez pas d’émotions, vous ne connaîtriez pas vraiment la différence et ça irait tout aussi bien pour vous. Mais ne l’oublions pas; nous supposerons qu’une absence totale d’émotions ne fait pas partie des options qui s’offrent à nous.

Ce que je veux dire par là, c’est que dans la plupart de vos actes, il vous appartient de séparer la pensée, la décision et l’action de vos émotions. C’est extrêmement important quand il s’agit de performance athlétique, surtout en compétition. Réservez vos émotions pour le podium, là où c’est approprié, et profitez de cette opportunité de ressentir et de vous exprimer réellement à travers la discipline et l’engagement.

L’émotion peut faire des ravages chez un athlète. La peur de l’échec ou de décevoir les autres, des problèmes d’image corporelle et des relations malsaines avec la nourriture (pas seulement pour les femmes) à la folie d’avoir peur, parfois légitimement, du succès car vos parents ou votre entourage ont carrément détruit votre estime de soi.

Donc, si vous ne pouvez pas vous débarrasser de vos émotions, comment pourriez-vous réussir en tant qu’athlète ?

La réponse est que vous devez trouver des moyens de contrôler vos émotions. Cela implique de les compartimenter, canaliser, modifier et ignorer à des moments différents, à des degrés différents et dans des combinaisons différentes. Pour certains d’entre vous, il s’agit d’un peu de bricolage, pour d’autres, vous aurez besoin d’un psychologue du sport; et pour d’autres encore, vous aurez besoin d’un psychologue classique. Il n’y a pas de honte à être dans l’une de ces situations. Vous n’êtes pas faible parce que vous parlez à un psychologue, mais je reconnais qu’il faut de l’intelligence et de la force pour admettre ce besoin et prendre cette initiative. Maintenant, si vous travaillez avec un psychologue (sportif ou autre) et que vous vous attendez à ce qu’il fasse tout le travail et vous corrige en un tour de main, alors vous êtes bien faible et tout est de votre faute. Par contre, si vous prenez vos responsabilités et faites l’effort nécessaire, personne n’aura de raison de ne pas vous respecter.

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Chacun d’entre vous aura besoin de trouver la bonne formule, mais voici quelques suggestions de base qui vous permettront au moins de commencer votre parcours :

Dormez !

Avez-vous déjà été tellement privé de sommeil qu’une simple publicité pour une compagnie pétrolière vous donna envie de pleurer ? Être épuisé est une recette garantie pour l’instabilité émotionnelle. Et puisque le sommeil est un facteur clé de succès pour tout athlète, avoir un sommeil suffisant en termes d’heures et de qualité devrait toujours être une priorité pour vous. Ni la méditation ni la psychothérapie ne pourront vous permettre de surmonter les symptômes du manque de sommeil.

Gérer son stress : Dans la même optique que le manque de sommeil, si vous êtes continuellement stressé et que vous n’avez pas une bonne technique pour y faire face, vous serez émotionnellement fragile et les plus petites choses vous mettront en colère, ce qui vous fera perdre énormément d’énergie. Une énergie qui pouvait être consacrée à plus d’entraînement.

La Méditation

En parlant de gestion du stress, la meilleure chose à faire, en plus de mieux dormir (si vous avez du mal à le faire), est la méditation quotidienne. Avant de manifester votre refus, vous devez comprendre que la méditation peut être aussi simple que de s’asseoir dans une pièce silencieuse avec les yeux fermés et compter vos respirations. Il y a beaucoup de ressources disponibles en ligne pour vous aider à démarrer avec des pratiques de méditation simples. Trouvez-en une qui semble convenir à votre personnalité et faites l’effort de mettre de côté 10 à 15 minutes chaque jour pour l’appliquer.

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La Visualisation

Pour certains athlètes, la visualisation de l’entraînement et de la compétition peut faire l’objet d’une séance de méditation. Cependant, beaucoup de temps et de la pratique peuvent être nécessaires pour devenir suffisamment compétent dans ce domaine et atteindre cet objectif. Au début, votre esprit va errer et vous vous sentirez éveillé (un rythme cardiaque et respiratoire accru). L’objectif de la visualisation est de pouvoir rester concentré du début jusqu’à la fin et de pouvoir parcourir les étapes de l’exercice ou de la compétition à effectuer sans augmenter les rythmes cardiaque et respiratoire. Lorsque vous parviendrez à visualiser de longues journées d’entraînement ou des compétitions tout en ayant un rythme cardiaque et respiratoire bas, vous saurez que vous avez le contrôle de ces deux paramètres. Idéalement, faites cette visualisation dès le matin et avant de vous coucher, quand votre esprit est le plus réceptif, mais il est préférable de ne jamais le faire à n’importe quel moment de la journée. Préfixez vos séances de visualisation et maintenez le même planning.

Journaliser

Externalisez votre ressenti. Écrire régulièrement dans un journal est un moyen simple de sortir toute l’émotion refoulée et de vous vider la tête. Vous n’avez pas besoin d’écrire un roman, et cela n’a même pas besoin d’être parfaitement sensé, mais essayer d’exprimer ce que vous ressentez par écrit peut vous aider à trier vos émotions et à les comprendre. Souvent, la raison pour laquelle l’émotion vous écrase est simplement parce que c’est déroutant et accablant. Une fois que vous pouvez comprendre ce que vous ressentez et pourquoi vous le ressentez, il perdra son pouvoir et son emprise sur vous.

Avoir d’autres occupations

Parfois, je préférerais que tous mes haltérophiles n’aient absolument rien d’autre dans leur vie que l’haltérophilie. C’est irréaliste et malsain (du moins c’est ce qu’on me dit). Avoir quelque chose de significatif autre que votre sport dans votre vie est un bon moyen d’éviter de tout plaquer quand les choses ne vont pas parfaitement bien à l’entraînement ou lors d’une compétition. Si le sport est littéralement tout ce que vous avez dans la vie et que vous avez quelques soucis, cela donnera naissance à une véritable crise existentielle au lieu d’une simple mauvaise passe qui s’estompera rapidement. Ce quelque chose d’autre peut être n’importe quoi, comme votre famille, vos amis, ou même de la philatélie… tout ce que vous trouvez important, qui vous procure du bonheur et sur lequel vous pouvez vous rabattre lorsque vous avec des problèmes en haltérophilie. Cela évitera que tout votre univers ne s’écroule dès la première blessure ou le premier échec en compétition.

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Se parler

Je ne parle pas ici du fait de s’autocongratuler ou de se dire des choses positives, mais plutôt d’un guidage à la fois proactif et réactif de vos pensées lors de l’entraînement et en compétition. La seule façon d’arrêter une pensée négative est de la remplacer activement et énergiquement par une pensée positive. Il est impossible d’arrêter de penser négativement, mais il est possible de faire l’effort de penser positivement. Remplacez le doute par la confiance en vous mentant autant que vous le voulez jusqu’à ce que ce ne soit plus un mensonge pour votre esprit. Idéalement, cela doit se faire de façon proactive en installant activement des pensées positives dans votre esprit avant même de commencer à vous entraîner ou à concourir et que les pensées négatives n’apparaissent. Cependant, si elles font leur apparition malgré vos efforts, remplacez-les en vous encourageant ou en vous convainquant que ce que vous devez faire est à votre portée.

La Canalisation

Enfin, l’émotion est de l’énergie. Si vous pouvez la canaliser correctement, cela peut être très utile. C’est difficile et ça demande de la pratique, et ça ne sera peut-être jamais totalement possible, mais ça vaut le coup d’essayer. Si vous avez une ressource, il n’y a aucune raison de ne pas essayer de l’utiliser à bon escient. Dans un sport comme l’haltérophilie, l’émotion la plus potentiellement utile est la colère. Il s’agit d’une courte distance conceptuelle entre se sentir énervé et soulever un poids lourd. Bien sûr, l’astuce consiste à contrôler cette colère et à ne pas la laisser vous submerger. Vous devez toujours être capable de vous concentrer sur ce que vous faites, et pas seulement vous laisser aller dans une rage illimitée. Avec des émotions autres que la colère, vous allez devoir travailler pour transformer cette énergie émotionnelle en un format plus utile. Si vous êtes triste, vous pouvez vous énerver et refuser que votre tristesse vous freine.

Avoir des émotions ne veut pas dire que nous sommes faibles. Mais rester passif et impuissant et permettre à nos émotions de dicter ce que nous pouvons accomplir dans la vie peut nous affaiblir.

Source : CatalystAthletics.com

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